Un 600 corsé !

Limoges/Nevers/Limoges…sur le papier ça claque…dans la pratique…ça claque aussi ! Le programme est alléchant et il n’en faut pas plus à Fabien et Sam, pour répondre présent ! A 3 on est plus fort que le vent et puis Sam va enfin goûter au fameux pâté de pomme de terre Creusois. La prudence nous dicte de réserver 2 chambres à Nevers…pas question d’assister en direct au feu d’artifice géant annoncé depuis longtemps par météo France…prudence et patience sont de mise pour notre trio qui compte bien se jouer des caprices du ciel pour boucler ce brevet !

A 6h00 Jérôme libère les 11 participants de ce BRM. L’heure c’est l’heure…et nous sommes en retard !!! Nous laissons filer ce peloton. Après quelques hésitations pour partir, nous traversons finalement Limoges par les cités et rues étroites. Le soleil se lève, il fait bon…cela augure une belle journée. Rapidement la route s’élève en direction de St Priest sur Taurion. Nous suivons le fléchage de la Limousine, célèbre cyclosportive qui se déroule ce même samedi. La route est humide, les fortes pluies de la veille ont laissé des traces.

Au bout de 30 km nous rattrapons la troupe qui reste bien groupée. Nous continuons à notre allure sur cette route casse patte au beau milieu des lacs et des fôrets de sapins. La partie la plus jolie de la Creuse ! 09h30, 80 km, nous voici à Ahun. Souvenir pour Fabien qui y a usé ses bermudas d’écolier en BTS. Arrêt bidon à l’office de tourisme et cap vers Evaux les Bains, premier contrôle. Le ciel se charge derrière nous…Le vent est plutôt favorable alors on roule sur ce plateau et la moyenne remonte tout doucement.

Une belle bosse de 2 km pour atteindre Evaux les bains à 11h30 après 120 km. Nous braquons la boulangerie (plus facile que le casino). Il fait faim et Sam s’emballe un peu devant la vitrine alléchante. Ici pas d’Overstim…du St Marcellin et du pâté de pomme de terre. Après 30 mn d’arrêt nous repartons sous les nuages et dans la fraîcheur de la vallée du Cher. Et puis rapidement le thermomètre grimpe aussi vite que la route. Nous flirtons avec les 30 ° C sur une succession de bosses durant 50 km. On s’arrête 2 fois pour refaire le plein d’eau. Le profil est maintenant relativement plat avec un vent de côté mais plutôt favorable. Notre trio est efficace, les relais s’organisent. Fabien ne laisse rien paraître et fume la pipe. Sam à les pieds en feux…Et mon dos commence à se détendre.

Il est 16h30 et nous arrivons à Dompierre sur Besbre. Voila 10h30 que nous sommes partis et le compteur affiche 245 km. 40 mn d’arrêt à la boulangerie bien achalandée. La clim tourne à fond, il faut recharger les batteries. Moment de perdition…je glisse mon bulletin dans l’urne du jeux concours pour gagner un vélo électrique…sait-on jamais !

Il nous reste encore 100 km à parcourir avant d’arriver à l’hôtel. D’ordinaire en 3h30 l’affaire serait pliée…aujourd’hui il nous faudra 5 h en comptant les arrêts ! Au moment de partir arrive les 2 gars de Villefranche de Rouergue. C’est difficile pour tout le monde, la chaleur fait son œuvre et le groupe s’est disloqué derrière.

Nous repartons sous la chaleur de cette fin de journée. Les nuages montent noir derrière nous…Nouvel arrêt de 15 mn 30 km plus loin…il fait soif. Nous reprenons des bosses, le soleil pointe pleine face. La course contre la montre commence car nous pouvons éviter l’orage. Voila enfin Guérigny, il est 20h45. Un tampon, une bière, Fabien commande les pizzas pour ce soir et on ne s’éternisent pas…Encore 15 km et la première journée sera terminée. Sam nous fait une petit hypo, l’arrivée à l’hôtel est interminable et le ciel ne laisse aucun doute sur ce qui va se passer…21h40, 350 km au compteur, la moyenne flirte avec 26 km/h stop la journée est terminée. Direction la pizzeria et le Première Classe de Nevers pour recharger les batteries.

5h00 du matin, nous repartons. L’orage est passé et la route est encore humide. Nous retrouvons le circuit à Fourchambault. Ce petit détour pour trouver un hôtel à Nevers nous aura coûté une rallonge de 12 km mais aucun regret vu les conditions climatiques ! C’est sympa de rouler au lever du jour. On se fait plaisir à éclairer la route. Le reflet des lumières sur les chasubles me rappelle des souvenirs d’échappée nocturne…Le jour se lève vite et nous découvrons un ciel chargé qui n’augure rien de bon…Nous suivons l’Allier. Vers 6h00 nous sommes douchés copieusement. L’orage gronde et nous luttons contre un vent de face assez violent. On est bien là ! Heureusement la pluie n’est pas froide car à part Samuel bien protégé avec sa Castelli, nous sommes trempés jusqu’aux os ! Il est 7h45 et le contrôle de Bourbon l’Archambault tombe à point. Mon royaume pour un café. Il faut attendre 8h00 pour l’ouverture du premier troquet…En attendant nous dévalisons une boulangerie et on se change intégralement sous un porche pour se réchauffer. 1 h d’arrêt au total, le ciel bleu se montre enfin, nous repartons sec et motivé pour affronter la journée.

Le vent est vraiment gênant, il faut s’employer pour avancer efficacement. Notre trio fonctionne a merveille, chacun y va de sa contribution pour faire avancer la troupe. Le GPS nous guide sur une petite route…un moment d’hésitation plane mais c’est bel et bien l’itinéraire officiel !

Prochain arrêt à Huriel. Nous y serons vers 11h30, pile pour manger. Peu avant Huriel nous retrouvons les 2 gars de Villefranche. La nuit fut rude…une grange en guise d’hôtel…ils sont solides et avancent malgré tout. La bosse est copieuse pour rallier Huriel. Direction la boulangerie ou Sam s’abstiendra de reprendre un pâté de pomme terre. 40 mn d’arrêt, 470 km au compteur.

Nous repartons en direction de Gueret. Le vent est toujours de face. Ça commence a piocher pour ma part. Mes 2 compères ne faiblissent pas, au contraire…j’ai l’impression que Sam en a sous la pédale. Il est capable d’imprimer un tempo soutenu dans les bosses. A l’Hôtel du Barry nous prenons une ligne droite de 10 km. C’est interminable, et pour couronner le tout nous suivons en parallèle la nationale nommée « route centre Europe atlantique ».

Il est presque 15 h et nous rentrons dans Gueret. Dernier tampon sur notre carte de route avant l’arrivée sur Limoges. Grosse effervescence au centre ville…tout est fermé ! Deux dames charmantes apitoyées par nos visages décomposés nous indiquent le bar de la gare. Le bien nommé « Le Rallye »…il faut descendre pour mieux remonter mais qu’importe, il fait soif et faut tamponner ! Le détour en valait la peine, on se retrouve dans la même atmosphère que le café de Bacri dans un air de famille…Le temps semble suspendu et nos nerfs commencent à lâcher avec Sam. Une belle tranche de rire, quelques coca, du Perrier et nous voici sur les rails pour le dernier tronçon de la journée !

Dès le départ la route s’élève. Les monts de Guerets sont superbes. On gère la fougère, notre moyenne se bloque à 25 km/h…ce qui n’est pas si mal compte tenu du relief et de la fraîcheur du troupeau ! Au km 560 nous attaquons le col de laleger. Une belle grimpée de 5 km à 3% de moyenne. C’est la dernière grande bosse de la journée…le juge de paix annonce Fabien…ça sent la poudre ! Je laisse partir mes 2 acolytes pour gérer mon effort. à 2 km du sommet ils m’attendent…hummmm. Je reste dans les roues et suis bien décidé de porter mon attaque. Mon GPS indique plus qu’un km avant le sommet. Je me place devant et accélère l’allure. On ne rigole plus. Il reste mois de 300 m et alors que j’accélère de plus en plus Fabien me déboîte sur la gauche. Une inscription sur la route indique le GPM à 500 m !!! aie, aie, aie, je ne tiens pas ! Sam est en chasse et commence à revenir sur Fabien qui donne tout. Au final Fabien franchi en vainqueur la ligne, Sam avait les jambes mais il fut surpris par l’attaque tranchante…bref on à 560 km dans les guiboles et on est toujours aussi débile sur un vélo !

Le retour est casse patte et nous forçons l’allure sur ce tronçon au profil plutôt descendant. Beaucoup de monde à Ambazac. Le trail des « Gendarmes et voleurs » se disputait aujourd’hui. Il est 19h40, jérôme nous attend chez lui et Sam se paye le luxe de sprinter dans la dernière rampe. 615 km au compteur, 6800 m de d+ et 37h pour boucler le brevet dont 7h20 d’arrêt pour passer la nuit. Ce fut dur mais notre choix tactique fut le bon. Jérôme nous reçoit comme il faut. Encore merci d’organiser ces brevets randonneurs. Fabien se porte comme un charme (comme d’hab !) et Sam fini très fort cette seconde journée…infecté par le virus de la longue distance…il nous parle déjà de Paris Brest Paris !

(2 commentaires)

  1. Encore une fois bravo pour tes textes Nini. Tu nous fais voyager et c’est un plaisir de te lire, même pour les non pratiquants de vélo.
    Plutôt qu’un PBP je te rappelle que nous attendons Edimbourg.

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