Thonon / Menton c’est parti ! Un titre digne d’une publication de Franck sur Facebook…Nous avons du mal à y croire. Et pourtant nous y sommes. Voici des mois que nous préparons notre affaire. L’idée avait justement été lancée par le DS durant l’hiver. Tout le monde a répondu présent : SteeveMachine, La Serpette, Pilou, L’Arracheur, Denis, Le DS et moi-même. Pas d’improvisation pour cette équipe de premier rang, nous traverserons les Alpes en mode UCI ProTeam : assistance, hôtel, sponsor et vélo à 7 kg…bref on se la joue un peu mais on ne se prend surtout pas au sérieux. Et pour remettre un peu d’ordre dans la maison, c’est Alain (mi Padré) qui tient les clefs du camion…Thonon / Menton, c’est parti !
LE DEPART
Tout le monde afflu à Réynies chez mes parents pour le Grand Départ. Le minibus de l’OMEPS est stické par Pilou. Les vélos sont fixés sur la remorque d’Albert et les sacs sont chargés. Franck arrive déjà à la bourre. Un café, il est 9h et nous décollons vers les Alpes.
Le trajet est long mais le minibus est ultra confortable. Et puis ça parle vélo. Après quelques arrêts pour fixer définitivement les roues sur la remorque, Pilou procède à la distribution des documents officiels : dossards, plaques de cadres, road book et règlement de la Traversée.
Il est 12h00, Denis a faim. Pause casse-croûte sur le plateau avant Clermont-Ferrand. Il fait chaud et Franck frise l’insolation. Je lui prête ma casquette qui lui donne un style inimitable. Steeve paye son Pastis. Nous sommes comme des coqs en pâtes.
Nous arrivons enfin à Thonon vers 18h après un sérieux ralentissement sur la route. A peine arrivé que déjà la Municipale nous prend en chasse ! Les places sont chères pour garer le minibus. Tout se met gentiment en place, nous maîtrisons la roue jockey de la remorque.
Un petit tour dans la ville pour voir le lac. Pasta Party et au lit car demain…on roule !
ETAPE 1 – THONON / BEAUFORT
Après une nuit agitée dans l’appart city de Thonon, l’orage gronde fort au levé du jour. Mince alors, nous n’avions pas prévu cela. Les sommets sont bouchés mais l’éclaircie semble arriver doucement. Juste le temps de prendre un sérieux petit déjeuner et d’enfiler le maillot officiel de la traversée. Au programme 145 km, 4 cols et 3500 m de dénivelé.
Après moultes discussions, nous restons sur la grande route (rouge) qui mène au Gets. Et ce malgré les 350 commentaires négatifs glanés par l’Arracheur sur les forums au sujet de la circulation dans la vallée de la Dranse.
Le col des Gets est une mise en jambe parfaite pour s’acclimater à notre nouveau terrain de jeu. Les pentes sont très raisonnables et la route est belle. Nous doublons un Anglais de Manchester. Il fait la traversée en 3 j en autonome. Ce soir il dort à Bourg St Maurice et va se farcir le Cormet de Roseland en fin de journée…C’est crazy les Alpes !
2 groupes se forment durant l’ascension, je prend la roue de Denis et Steeve pour glaner les premiers points du classement de la montagne. Derrière Franck simule une crevaison. Il a trouvé le silex…mais ne l’a pas enlevé du pneu ! Regroupement général au col des Gets et premier arrêt ravito.
Direction Cluzes pour attaquer la Colombière. Il est 11h00, le soleil tape fort. Franck crève de nouveau….Cette fois s’en est trop. Tout le monde s’agite auprès du DS. Il faut retirer ce silex ou alors changer le pneu peut être !!??
Bref nous attaquons la Colombière avec une couche de crème solaire épaisse comme une lichette de pâté dans le sandwich du DS. Fabrice et Steeve attaque fort. Denis s’accroche et je reste au contact. Pilou mouline son 36×32. Le rythme est élevé…je tente un coup de poker et passe à l’offensive…en facteur. ça marche 300 m puis les mobylettes me redoublent. Caramba ma stratégie n’a pas marché ! Je laisse filer le train et retrouve Franck et Anthony au Reposoir. La pente se durcie et cette Colombière nous surprend à tous. Devant Denis craque à son tour.
Radio tour nous annonce l’abandon de Pilou….stupeur et sueurs froides au sein du peloton. Effectivement nous apercevons son ombre derrière les vitres fumées du camion d’assistance. Que se passe-t-il ??? Sa roue arrière lui joue des tours et les pentes abruptes de la Colombière finissent par motiver une prudente décision pour ce début de périple. Quelques kilomètres escamotés pour repartir plus fort, Pilou a changé sa roue en haut du col et s’est ragaillardi pour enfourcher le vélo.
Arrêt ravito au Grand Bornand. Papa a fait les courses. Nous ne manquons de rien.
Il reste encore 55 km et 2 cols au programme : les Aravis et les Saisies. La joyeuse troupe repart tête baissée dans la descente en direction de La Clusaz.
Je profite de l’aspiration du camion pour me lancer à l’assaut des Aravis. 9 km d’ascension depuis la Clusaz. Je force l’allure et fausse compagnie à Steeve et Fabrice. Coup d’épée dans l’eau…je baisse le pavillon à 3 km du sommet. Fabrice me dépose et Steeve fini par me croquer à 2 km de la bascule. Caramba encore raté !
Nous sommes en pleine Savoie. Des chalets, des sapins et des vaches comme décor grandiose. On se régale.
Après ce menu copieux, il nous reste à avaler le col des Saisies : 15 km au départ de Flumet pour atteindre les 1650 m d’altitude. La journée commence à être longue et Pilou tire la langue. Il fait très chaud mais nous savons que le passage du col sonnera la fin des difficultés de cette première étape. Alors on avance tant bien que mal.
Il ne reste plus qu’à se laisser descendre jusqu’à Beaufort. En toile de fond le Mont Blanc et nous arrivons dans le joli petit village de Beaufort. L’Hôtel du Doron est parfait, accueil chaleureux, garage pour les vélos et repas copieux.
Clap de fin pour cette première étape, 150 km et 3500 m+. Le DS reste intouchable sur son terrain de prédilection…son compteur affiche 99 km/h en vitesse max !!! Fabrice prend le maillot du Leader mais Steeve entend vendre chèrement sa peau dès la prochaine étape. L’arracheur est déjà en mode récup dans sa chambre. Denis valide son 39×28 pour passer les Alpes (C’est Crazy les coursiers de Montech) et Pilou brûle un cierge !
La suite au prochain épisode…