Après cette première étape musclée, c’est groggy et le ventre rassasié de pizzas que nous nous réveillons dans une chambre d’hôtel cosy à Langogne. Une pensée pour un participant qui a dormi sous la Halle alors que le thermomètre affiche tout juste 2 degrés ! Pas de petit déjeuner à 6h00 du matin…donc 3 morceaux de pizza feront l’affaire ! 6h40 nous sortons de l’hôtel bien décidé d’en finir avec cet Ultra Bike. Le ratio km/deniv est plus sévère que la veille….Direction le Mont Lozère, Les Cévennes, les gorges du Tarn et les Causses !
A peine sorti de l’hôtel, nous croisons Hubert. Un participant égaré, en panne de GPS… C’est pas assez dur pour lui alors la veille Hubert a parcouru 45 km de plus que nous !!! Notre duo se transforme donc en trio. Il fait froid, le pare brise des voitures est gelé. Les bosses sont sévères et aucun temps mort pour récupérer…soit tu montes, soit tu descend ! Le paysage est très boisé, on se croit à la montagne. Nous ne connaissons pas la région et cherchons un bar pour prendre un bon café. Rien au Belvezet, allez on monte et direction le Bleymard pour engloutir un somptueux petit déjeuner après 42 km de vélo. Et la c’est Hubert qui paye sa tournée…pâtisserie fait maison, terrasse plein soleil…on est bien là !
Après 40 mn d’arrêt au Bleymard (et oui on ne voit pas le temps passer) et une discussion sur l’étrange selle d’Hubert, nous sommes gonflés à bloc pour attaquer le col de Finiels, 10 km d’ascension pour atteindre 1500 m sur les flans du Mont Lozère. Jusqu’à la station de ski la route est superbe et le panorama magnifique. Mathieu attaque fort d’entrée, Hubert reste à mes cotés pour papoter…enfin il me parle et moi je souffle !
Nous avons atteint le point culminant de notre périple. Tout schuss pendant 10 km pour descendre sur Pont De Monvert. Des blocs de granit partout, un paysage d’Highlander. Ca souffle un peu, on supporte les kway. Nous enchaînons avec 10 km de faut plat montant pour atteindre Le col de la Croix de Bertel. Souvenir impérissable d’un passage en cyclo camping avec Fani. Mathieu, comme d’habitude, ouvre la route tel le brise glace sur la banquise. Petit à petit le décor change, la chaleur se fait plus présente. Ça sent le pin, la méditerranée….bienvenue dans les Cévennes !
90 km, il est 11h30. Il fait chaud et nous avons faim. Arrêt de 10 mn au beau milieu de la petite route sauvage. On se met en court. Hubert cherche une paire de ciseau pour couper son cuissard et sa veste longue ! Mathieu sort les 6 parts de pizzas de la sacoche. Allez on continu, il faut avancer…On s’arrête à nouveau 15 mn à St Germain de Calberte. Accueil moyen en terrasse…alors on ne s’éternise pas !
Nous avons parcouru la moitié du circuit de la journée. Il nous reste encore pas mal de difficultés. Aussi, régulièrement nous regardons le profil sur mon téléphone. Il reste 3 grandes ascensions de 10 km environ….nous les avons baptisé les tétines…et il est vrai que ces tétines nous obsèdent !
Quel est l’état des troupes ? Mathieu égal à lui même, ça tourne la patte comme une horloge, sans forcer et en permanence sur le 39 x 28. Hubert s’accroche à Mathieu sans difficulté, visiblement il a de la ressource. Une selle très creusé, des prolongateurs, il est bien posé et terriblement efficace sur son BMC. Quand à moi, il y a un semblant de mieux mais au delà de 7 % je décroche systématiquement des roues.
Nous passons Barre des Cévennes puis direction le CP3 à Florac les 3 rivières. Nous prenons la traditionnelle photo pour valider notre passage, cette fois devant l’enseigne Cévennes Evasion. 25 mn d’arrêt pour manger des gauffres et des crêpes au nutella qui vont faire du bien. Quand soudain, coup de tonnerre, l’organisateur jette l’éponge et annule l’épreuve. Nous sommes abasourdis par la nouvelle et nous apprendrons plus tard que cette décision regrettable fut le fruit de divers échanges tendus entre Romain et certains participants. Bref nous sommes bien loin de cette agitation, nous ne relevons pas et restons connectés à ce parcours fabuleux qui nous émerveille depuis 2 jours.
Nous repartons pour une terrible ascension en direction du causse Méjean. La ça pique ! 6 km à 7 %, je commence à piocher. Les 2 lascars prennent le large d’entrée. Dans un virage je croise une dame avec son chien qui me dit avoir reçu la consigne de lâcher le chien sur moi pour me motiver !!! Il reste 55 km à parcourir dont 15 km pour traverser le Causse. Vent défavorable, la loco Mathieu se met en route. Ça fait mal…Hubert ose prendre un relais et c’est monumental. Chapeau les gaziers, vous avez pas fait rire les mouettes ! Belle récompense au bout, les gorges du Tarn sont remarquables. Photo souvenir au point de vue. Il nous reste 1 grosse et une petite tétine à franchir après Sainte Enimie !
12 km d’ascension après Sainte Enimie ou règne une grande effervescence. Nous rattrapons deux autres participants du 500 km qui étaient devant nous. Ils ne s’accrochent pas et continus a leur train. Ça sent l’écurie et on se lâche un peu. On se colle des sacoches…des pétards mouillés ! On cherche la dernière tétine, la cerise sur le gâteau. Pas très méchante finalement juste 1,8 km de montée avant de descendre sur La Canourgue.
Il est 17h30 et nous venons de boucler cet Ultra Bike Lozère. Encore une belle journée, 205 km et 4000 m de dénivelé ! Je suis rincé. Karine nous attend au bar pour une bière bien méritée. Le froid tombe et nous ne nous éternisons pas.
Merci Hubert pour ta compagnie, ce fut un régal. Merci Mathieu pour ta patience et ta bonne humeur, t’as bien du ouvrir la route pendant 490 km ! Merci à Romain pour cette trace sublime. La Lozère c’est dur mais que c’est beau !
Ps : photos made by Hubert, Mathieu et Nini
Bravo les gaziers, qu’elle aventure… Faudra bien que je m’en tente une de ces longues chevauchée avec toi 👍
Bravo ! Le récit est formidable, Comme si j’y étais… Loin derrière. Je connais bien le coin et sa météo capricieuse. Merci d’avoir partagé.