Le rendez-vous était coché depuis belle lurette sur l’agenda…7 représentants de Cahors Cyclisme ont répondu présent à l’appel du 200. La campagne des Brevets Randonneurs Mondiaux (BRM) est lancée. Outre le fait qu’il s’agit d’un passage obligatoire pour la qualif au PBP 2023, c’est surtout un rendez-vous annuel où les néophytes côtoient les expérimentés. Une porte ouverte sur la longue distance.
2023 un remake de 2022…c’est bien le scénario annoncé par Météo France ! Il en faut plus pour nous décourager…et comme je dis souvent, la chance sourit aux audacieux !
7h20, Laure fait les cents pas sur le parvis de la Barbacane. Son bodyguard, Christian veille au grain ! La grande Laure est là aussi, blessée mais présente et vaillante pour nous accompagner quelques km. Voici Brice et Sam alias Tic et Tac, dress code orange et cockpit digne de l’A380. Delpinou est dans la place, affûté comme toujours. On retrouve Alexandre avec qui nous avions perdu nos doigts l’année dernière pour réparer sa roue crevée ! Serge a sorti la thermique de Cahors Cyclisme et Maxime est passé chez le coiffeur la veille pour optimiser son CX. La fine équipe est prête. Guy vient de nous lâcher, en route pour le 200 !
Direction Castelnau Montratier par l’Hospitalet. Une première partie casse patte. On connaît par cœur, les bosses sont avalées piano. Il s’agit de ne pas se mettre dans le rouge. Dès que la route le permet on rebranche la grosse plaque pour enrouler tranquillement. On scrute le ciel… à quelle sauce va t-on se faire manger ce coup-ci… pour le moment pas d’eau malgré ces nombreux nuages. Le vent est latéral et on sait bien qu’il va nous pousser à partir de Castelnau jusqu’a Figeac !
10 mn d’arrêt à Castelnau pour tamponner la carte. Séance mécanique pour M. Chayrigues et zou on repart vers Montpezat avec 2 jolis toboggans à franchir. Alex et Jérôme sont sur nos talons. Sur le plateau de Lalbenque, le col de Viandes (270m) est franchi à l’allure des Jumbo dans le Tourmalet ! On imprime le tempo tantôt avec Fabien tantôt avec Tic et Tac.
56 km, second contrôle à Puylaroque. Le groupe de devant quitte la boulangerie au moment ou nous arrivons. Flan pâtissier et croustade en guise de ravito. Alexandra et Jérôme viennent de nous rejoindre.
Tiens du ciel bleu et ce vent qui nous pousse…le retour va être compliqué !
Quand tu comptes Christian dans l’équipe, pas besoin de GPS… il nous développe avec précision chaque portion montante. Laure applique à la lettre les conseils du coach… force est de constater que ça fonctionne.
Tout à coup, un vent de colère gronde dans le peloton…ça y est c’est la grève ! Un blocage est organisé en catimini dans la station Total de Limogne… Durant 2 mn le piquet de grève tient bon…aucune voiture ne peut accéder à la pompe. La joyeuse troupe reprend la route après ce fait d’arme exceptionnel !
A Cajarc, Alexandra et Jérôme bifurquent dans la vallée du Lot. Alex craint l’orage et ne veut pas retenter l’expérience de 2022 ! Le vent redouble de force, ça file bien dans la vallée. Sam regrette de ne pas avoir pris sa voile de Kite. Ça moutonne sur le Lot, on se croirait à Narbonne plage !
C’est à ce moment que Maxime, le benjamin de la troupe, décide de planter une banderille… Malin, il part en facteur. Derrière, on reste compact et on ne change pas les plans. La bosse de Faycelles reste le dernier obstacle à franchir ! Le compteur affiche 1500 m de dénivelé. A Figeac il restera 80 km au profil descendant !
120 km au compteur, il est 13h15. Nous trouvons une boulangerie qui s’est fait dévaliser ! Un sandwich jambon beurre fera l’affaire. 35 mn d’arrêt. On se refroidi mais cette pause fait du bien. Il est temps de repartir mais nous attendons quelqu’un… Samuel qui a pris pour ainsi dire toute sa penderie dans sa sacoche arrière, commence alors un grand déballage à même le sol. Il nous gratifie même d’un streap-tease. Je suppose que pour le 600, il prendra certainement une remorque… !
Nous repartons face au vent. Arrêt pipi avant d’entrer dans la vallée du Célé. Finalement, la vallée encaissée nous protège. C’est pas si méchant que ça. Les relais par deux s’organisent. Laure reste planquée en troisième position. Le régulateur est bloqué à 27/28. Parfois plus, parfois moins alors on ajuste pour que le groupe reste bien groupé. La moyenne remonte du coup et nous dépassons les 25km/h.
La question du moment est quand est-ce qu’on va prendre l’orage… ? 2 écoles dans ce type de situation… il y a ceux qui adoptent la technique dite de la cocote minute. Cela consiste à garder coûte que coûte son Kway qui te garantie étanchéité à l’extérieur et sauna à l’intérieur. L’autre méthode dite du canard consiste à superposer plusieurs couches de vêtement non étanches. L’eau ruisselle et finit par pénétrer, mais le corps est protégé par un jus à 37°C… Cette seconde technique fonctionne très bien tant que tu ne t’arrêtes pas… crevaison interdite dans ce cas !
La route est détrempée et à part 2 pipis de chats, nous passons entre les gouttes !
On s’arrête 5 mn à Cabrerets pour manger un morceau et se détendre un peu. Ça sent l’écurie, il reste 30 km. La vallée, on connaît par cœur. Notre border collie de service va chercher un chasuble jaune visible en ligne de mire de la ligne de droite de Larroque. Le principe du border collie en vélo, c’est de monter toutes les bosses devant et de redescendre chercher les derniers. A la fin de la journée sur un BRM de 200 le compteur du border affiche 250 bornes !!!
16h45 à la Barbacane, toute l’équipe de Cahors Cyclotourisme nous attend. Une belle virée à neuf aujourd’hui, en prenant soin de rester groupé pour ramener tout le monde à bon port. Chapeau à Laure bien coachée par Christian. Certains ont pris date pour le 300… la campagne des brevets 2023 est bel et bien lancée !
Beau récit d’un expert qui allie à la fois vitesse et plaisir.
Merci pour ce partage.
Un superbe récit d’une journée entre amis pour une passion commune. J’ai toujours plaisir à lire « Ninimouline » avec plein d’anecdotes superbement racontées.
Guy Faure
Pdt et organisateur des Brevets longues distances
Bravo mon Nini, encore une belle virée.
Merci Nini pour le résumé 🙂
Bravo Nicolas !
A l’attaque des grandes aventures à vélo.