Un 300 c’est long mais celui là fut particulièrement long. Et pourtant la distance reste identique à tous les précédents que j’ai pu accomplir ! La journée commence à 2h du matin lorsque le réveil sonne. Direction la salle Issanchou à Montauban pour récupérer la carte de route. A priori nous sommes 18 inscrits. Steeve ne veut pas rouler de nuit et de ce fait ne prendra pas le départ officiel. Connaissant l’animal, il est bien capable de me rattraper même avec un retard de 3 h !
Joel et Marc arrivent pour distribuer les cartes de route. Nous sommes 15 à quitter Montauban à 4h00 pile poil.
Je prend les rennes du groupe et me cale à 27/28 km/h. Rapidement 2 cyclos me prête main forte. Les relais s’organisent et c’est tant mieux car le vent n’est pas encore trop fort mais tout de même défavorable. On file vers Monclar de Quercy. Ma lampe avant éclaire parfaitement. Je l’ai positionné en mode 500 lumens et le confort de conduite est sans appel. L’autonomie est de 5h, à 200 lumens on passe toute la nuit. Il fait froid en fond de vallée mais je suis suffisamment couvert d’un coupe vent, de manchettes et du baudrier. Le cuissard court ne me pose aucun problème.
La bosse de Monclar est montée au train et une sélection s’opère. Nous sommes 7 devant et tout le monde accomplit sa part du travail. Il y a entre autre Jean Claude Berteli et Georges Nonorgues de caussade, un cyclo de Brives et David Desmet de Périgueux. Nous suivons la route touristique des gorges de l’Aveyron. De nuit cette longue vallée passe mieux. Je me gare à l’embranchement de Penne. Cela fait 30 mn que je me retiens mais là je n’en peux plus. Le petit groupe file et je me cale à 32 km/h pour rentrer sur leur talons au contrôle de Saint Antonin.
Nous sommes au km 68 et le compteur affiche une moyenne de 28 km/h. Joel distribue des pâtes de fruits et Marc tamponne les cartons. C’est royal pour le premier contrôle. Le jour se lève, une longue journée nous attend. Nous reprenons la route de la vallée en direction de Lexos. 2 cyclos partis un peu plus tôt de St Antonin sont en points de mire. L’allure ne faiblit pas. Nous les reprenons à Arnac.
Au km 80, nous quittons la vallée de l’Aveyron en direction de Parisot, via Verfeil et l’Abbaye de Beaulieu. Mes collègues ne suivent plus et je me retrouve seul. Je ne cherche pas à les distancer mais mon objectif est de boucler le brevet en 12h arrêt compris soit 25 km/h de moyenne. Le calcul est simple, 4h doivent s’écouler pour parcourir 100 km. Pour le moment j’ai 15 à 20 mn de marge. Et ce n’est pas du luxe car la route va s’élever.
Je m’arrête 5 mn dans une boulangerie pour pointer à Parisot. Il est 7h40 et j’ai parcouru 95 km. A ce moment là, Steeve, David et Philippe viennent juste de prendre le départ de leur 300 OFF en mode TGV. Les 2 cyclos de Brives et Périgueux me reviennent dessus. On quitte le coupe vent et la chasuble. Le soleil pointe et annonce une chaude journée. J’entame la conversation avec David Desmet. Un diagonaliste de Périgueux équipé d’un vélo seven en titane, une selle brooks cambium et une sacoche Apidura qui à l’air assez stable ! Très sympa, on discute. Le causse boisé de Caylus est magnifique. Les chênes s’ouvrent, ça sent bon les beaux jours !
Je prend le large dans le talus de Lacapelle Livron. Le Périgourdain roule un peu moins vite dans les bosses et son collègue l’attend. Les routes sont superbes et la petite variante par Mouillac pour rallier Puylaroque est….épicée !
Je connais la route comme ma poche. Puylaroque, Lapenche et direction Montpezat. A partir de maintenant et durant 50 km il faut enchainer une succession de bosses entrecoupées de quelques portions de vallées. Je rattrape un cyclo équipé de sacoche latérale. C’est une femme avec un maillot manche longue Audax. Salut Céline comment vas tu ? Fidèle représentante du club de Caussade, Céline profite de ce beau wk pour partir en Dordogne. On discute un peu et j’attaque la bosse de Montpezat.
J’arrive dans le Lot, il est 9h50 et mon compteur affiche 150 km. Ma moyenne est de 27 km/h et mon objectif temps total de 12h tient encore !
Les tendons derrière le genou droit tirent un peu dès que je grimpe. Je le gère mais ça gâche un peu le plaisir. Il fait chaud alors il faut boire pour ne pas aggraver la situation.
A Castelnau-Montratier, je fais la totale : arrêt bidons, arrêt boulangerie et arrêt pharmacie pour une crème solaire qui va me sauver la mise !
Direction Lauzerte par la vallée de la Barguelonne. Le vent est favorable alors ça roule à bonne allure dans ce faux plat descendant pendant 12 km. La côte à la sortie de Lauzerte n’est pas très dure mais assez longue. Je mouline et fais attention car il y a pas mal de traffic. En haut les champs sont jaunes.
11h40 et 195 km parcouru. Beaucoup de monde au marché de Montaigu de Quercy. Je dois pointer et me ravitailler. Je rentre dans une boulangerie, achète une tarte aux pommes à défaut d’autre chose et tamponne ma carte. Il n’ y a pas d’eau. Tans pis, j’avale cette mauvaise tarte aux pommes et je file en direction de Puymirol me disant que je trouverai bien un point d’eau au prochain village. Erreur de débutant car j’ai parcouru 22 km dans une vallée bien monotone avant de pouvoir refaire le plein des bidons. Heureusement le vent est de côté. Je connais cette portion de route que nous avions emprunté lors du 200 l’année dernière.
Il reste 75 km lorsque je contemple le village de Puymirol (et bien content de le contempler d’en bas !). Il faut maintenant et ce jusqu’à Montauban lutter contre un fort vent de face. Je suis planté et peine à tenir la moyenne visée.
Le retour ce fait donc tant bien que mal en moulinant dans les côtes de Castelssagrat et d’Auvillard et en maintenant une vitesse de 25 km/h. Je m’arrête très peu, juste pour faire le plein des bidons.
J’arrive à la salle Issanchou à 16h15, soit 12h15 pour 303 km. L’objectif est presque atteint ! Je me suis arrêté 50 mn sur la totalité du brevet et j’ai pu maintenir une moyenne vélo de 26,5 km/h. Le dernier quart du brevet a été difficile car fatigué par mon raid solitaire et incapable de lutter contre le vent. Quelques news des locomotives : Philippe a bifurqué vers Caussade, tandis que Steeve et David ont bouclé le brevet en 10h40 à près de 31 km/h de moyenne !!!
Prochain objectif, le 400 de Caussade !
Bravo Nini!