Pour l’année 2015, le Team a délaissé les Pyrénées pour découvrir les charmes du Haut Quercy. Le régional de l’étape Fabien Delpy alias le Moineau nous a concocté des circuits magnifiques qui ont donné du fil à retordre à plus d’un. Nous étions comme des coqs en pâtes….encore merci aux parents de Fabien qui nous ont gentiment prêté leur belle demeure.
Revenons sur ces 3 jours qui ont marqué une fois de plus l’histoire du Team. Tout commence par une nouvelle qui a littéralement glacé le peloton. En effet, à 2 jours du départ, radio Tour annonce le forfait du maillot vert de l’édition 2014. Nicolas Choux, au pic de sa forme, s’est vu un peu trop gaillard pour déménager un abri de jardin en claquette…. Bilan une cheville en vrac et une absence très regrettée sur la ligne de départ. Seul le DS Franck Dauriac se réjouit de cet abandon qui lui donne un léger espoir de glaner enfin le maillot vert.
Deuxième secousse au sein du paquet lorsque la veille du départ nous apprenons que Steeve Mangeon préfére tous simplement escamoter la première étape pour faire du jus ! Après enquête, le conseil des sages a statué sur le cas Mangeon. Il est accepté au sein du peloton mais ne pourra pas jouer le classement général.
ETAPE 1 : Cache cache avec les nuages et grimpette au Puy d’Issolud
Nous partons donc à 4 vendredi après-midi pour une étape de 100 km. Les nuages sont menaçants mais cela n’inquiète pas Anthony Tolon qui part en court sans le moindre imper ! Sûrement une nouvelle tactique pour prendre l’ascendant psychologique sur ses adversaires.
La pluie fait son apparition peu avant Puy d’Arnac et un pont nous sauve la mise le temps de l’averse.
Le vent chasse la pluie et nous empruntons une superbe route qui serpente le long des coteaux en direction de Bétaille.
Le grand prix de la montagne approche non loin de Vayrac. Fabien nous guide vers un raidar qui nous mène au Puy d’Issolud. Haut lieu historique puisqu’il s’agit officiellement du site d’Uxellodunum où fut tenu le dernier siège de la résistance Gauloise face aux Légions Romaines.
Nous plongeons sur la vallée de la Dordogne en direction de Carennac.
Il reste encore 30 km. La route est plate. Mais une surprise nous attend juste avant la ligne d’arrivée… la montée du Château de Casltenau !
Sur cette photo, on remarque très bien que notre DS est dans le dur. D’un commun accord nous décidons de ne pas disputer le sprint d’arrivé et de laisser Franck lever les bras pour conclure cette première journée.
ETAPE 2 : balade Corrézienne
170 km sont au programme pour la deuxième étape. Pas d’abandon au sein du peloton qui compte même un élément de plus en la personne de Steeve Mangeon himself !
Le départ est avancé de 30 minutes et c’est sous un léger crachin que la joyeuse troupe s’élance à l’assaut de la fameuse bosse de Cahus dont Fabien n’arrête pas de nous parler. Anthony part en court une nouvelle fois mais ce ravise et enfile un Kway à la demande générale. Vu le relief du circuit, il peut confirmer tout ce que Dany Boon a pu dire sur ce vêtement hautement technique.
Nous enchaînons les bosses et le temps s’améliore au fil des heures. Dans la descente de St Cirgues la Loutre se dévoile les Tours de Merle au beau milieu d’une végétation dense.
Anthony commence à piocher. Les jambes ne répondent pas ce matin.
Après moultes discussions pour savoir où couper… Une décision est prise par Anthony et Franck. 130 km suffiront amplement pour rassasier leurs appétits. Ils bifurqueront à Argentat.
Nous attaquons la côte du barrage de Chastan. Steeve met les pendules à l’heure, Fabien manque de peu de se faire renverser par un camion et Franck s’éclate de gravir si aisément les difficultés malgré ses 205 km d’entraînement depuis le début d’année ! Mais quel est le secret de notre DS…. tous simplement sa nouvelle égérie qui ne le quitte plus. Il faut dire qu’elle a tout pour plaire : 6,7 kg, pédalier compact et robe sobre et profonde telle la chevelure d’une belle Andalouse. Son nom ? EMONDA !
En plus de sa légèreté, Emonda s’avère précise et bien équilibrée. Bref une arme redoutable dans les mains du meilleur descendeur du Team. Aussi Franck n’a pas eu à forcer son talent pour larguer la meute dans la descente et franchir ainsi en vainqueur la pancarte d’Argentat.
Le groupe se sépare en 2. Il y a désormais le clan de ceux qui vont continuer pendant 70 km à subir le rythme infernal imposé par Steeve et le clan des mangeurs de crêpes aux sucres qui vont se dorer la pilule en terrasse pendant 3/4 h. En préparation pour le Paris-Brest, je serre les dents et opte pour la première option. Bien calé dans la roue de Steeve, Fabien et moi ne bougeons pas une oreille. A la sortie de St Chamant, une bosse de 10 km très roulante nous mène vers les Quatres Routes. Nous mettons le cap vers Collonge La Rouge. S’enchaîne alors une succession de côtes et de descentes où nous sommes malmenés par le bitume abîmé des routes locales. Steeve rouspète car on traîne un peu la patte avec Fabien. En fait nous attendons notre heure pour porter l’estocade…
Après la visite des ruelles et maisons rouges de Collonge, nous filons vers Martel (toujours bien à l’abri dans les roulettes de Steeve). Il faut gravir une bosse de 4 km assez roulante pour arriver sur le plateau.
Coup de théâtre, à moins d’1 km du sommet, Fabien plante une banderille sur la grosse plaque. Je saute dans sa roue. Steeve très surpris par cet affront ne croit pas un instant à la réussite de cette entreprise. A tord, il met du temps à réagir et comprend rapidement son erreur. Devant on ne se pose pas de question. Les relais son appuyés et le trou est rapidement fait. Il reste 2 km de plat avant la pancarte de Martel. Steeve, courageux mais surtout bien énervé, n’abdique pas. Il tente l’impossible mais son retard est trop conséquent pour rentrer sur les fuyards. A moins de 500 m du panneau, j’invite Fabien à prendre un ultime relais….et je l’enquille au sprint ! Ça se passe comme ça entre copains !
Autant vous dire qu’après ce fait d’arme, l’entente est moins cordiale entre nous ! Il reste 30 bornes. Au fil des km, nous nous adressons de nouveau la parole grâce à un sujet fondamental pour les cyclistes : que va-t-on manger à la collation d’après course ?
Arrivée à Biars avec 170 pitons au compteur. Fabien, l’infatigable, s’en va rallonger la sortie par la côte de Glanes ! Nous retrouvons nos 2 acolytes, frais comme des gardons qui nettoient leur vélos. L’horloge sonne l’heure du ravito. Et pour ça rien de tel qu’une Ratz pour se refaire la cerise.
19h30, il est temps de partir car Fabien nous réserve une surprise. Nous dînons ce soir chez Philippe Louviot alias Loulou qui tient un restaurant à St Céré (L’entre-Pots). Pour la petite histoire, Loulou c’est 10 ans de carrière professionnelle, 6 participations au Tour, 2 Vuelta et 1 titre de champion de France en 1990 ! Le personnage est très accueillant et très vaillant car il fait tout dans son restaurant (sauf la cuisine !). Steeve est comme un poisson dans l’eau et commente toutes les photos qui ornent les murs de la salle. Toute la petite famille d’Anthony nous rejoint pour partager ce repas.
Etape 3 : Sortie pas assez punchy
Anthony nous a quitté la veille. Nous nous apprêtons à faire une sortie à 4 lorsque radio tour annonce ni plus ni moins que l’abandon du DS ! Franck ne trouve pas l’étape du jour assez punchy et décide de jeter l’éponge.
Beau temps ce dimanche pour une sortie de 90 km en direction de Rocamadour. Nous en prenons plein les yeux. La côte de Carennac nous échauffe. Nous descendons sur Meyronne où nous contemplons les falaises qui selon Steeve sont plus belles que celles de Picardie.
La côte de Lacave fait office de juge de paix. Les jambes répondent et je réussi à m’accrocher à la roue de Steeve. Fabien roule en dedans car il a prévu de faire 14 km à pied ce soir !
Sur le plateau je force un peu l’allure pour prendre l’ascendant psychologique sur mes adversaires. Et ça marche ! Car ils n’oseront plus m’attaquer durant toute la sortie. Nous arrivons à Rocamadour.
On continue la visite touristique en direction du gouffre de Padirac.
Steeve connait tout le monde dans le Lot. Il engage la conversation avec des Stephanois qui nous apprennent que St Etienne est la capitale Française du cycle.
On file vers le village de Loubressac avant de plonger sur Biars terme de notre matinée.
La boucle est bouclée. L’édition 2015 a tenu toutes ses promesses. Le Haut Quercy n’a vraiment rien à envier aux Pyrénées. 360 km au compteur pour ces 3 jours. Bravo à Fabien pour cette organisation sans fautes. Chacun repart de son côté pour vaquer à ses occupations habituelles : course d’orientation pour Anthony, trail pour Fabien, ultra-Trail pour Steeve, longue distance à vélo pour moi et Grand prix d’haltérophilie de Valras Plage pour Franck.
Concernant les classements du Team…..rien n’a changé ! D’un commun accord, Franck reste notre DS et Steeve notre leader. Longue vie au Team !
Super reportage nini!!!