Un Tour du Lot haut en couleur et plein de rebondissements pour cette seconde édition. J’avais à cœur de le terminer cette fois-ci. Pour rappel en 2016, j’avais mis la flèche et bifurqué pour un itinéraire bis plus facile à moins de 50 km de l’arrivée. En quelques mots : tige de selle carbone, locomotive, vent, chaleur, sandwich jambon beurre, eau fraîche, plat de lasagne et Ratz. Ça ne vous dit rien, mais ça résume assez bien cette longue journée.
Nous sommes 6 à nous présenter au départ place du Mercadiol ce samedi 27 mai : Fabrice, Steeve, David, Christian, Fabien et moi. Tenue estivale obligatoire. La journée va être chaude. Fabrice nous dévoile sa monture spécialement affrétée par Mondo Vélo pour affronter la rudesse du pays Lotois.
6h00 pétante, on file vers Figeac via la route de Limogne. Dès les premiers kilomètres, on s’aperçoit que le vent est bien présent sur le côté. Steeve imprime le tempo. Pour le moment, le train a du mal à s’organiser même si la route est assez roulante. Premier arrêt à Bach après juste 10 km… La tige de selle du Synapse de Fabrice fait des caprices. Elle descend irrémédiablement malgré un serrage à 8 Nm !
On repart mais tout ça n’est pas de bonne augure… Nos craintes se confirment au km 40. Fabrice doit jeter l’éponge sans avoir même livré bataille. Le serrage ne tient pas et il ne peut pas s’engager tout une journée à devoir s’arrêter tous les 10 km. A notre grand regret nos chemins se séparent et nous voilà maintenant 5.
La bosse de Gréalou a bien été avalée et la moyenne est plutôt flatteuse lorsque nous arrivons sur Figeac (pratiquement 31 km/h). Je trouve le rythme un peu trop soutenue pour ce début de journée. Fabien prend les commandes du groupe dans la belle vallée du Célé. Son allure est impeccable durant les 8 km qui mènent au pied de l’ascension de Latronquière.
C’est partie pour 20 km d’ascension pas très raide, ponctué par des faux plats. La vue est superbe. Steeve et David caracolent en tête. On reste prudent avec Christian, la route est longue et les jambes sont un peu dure pour ma part. On s’arrête 10 mn au bar de Latronquière pour faire le plein des bidons. Un client nous avoue avoir couru le Paris Roubaix en amateur. Çà discute vélo mais l’heure tourne et nous devons continuer notre route. Passage devant le lac de Latronquière avant d’entamer le col d’Aubinié qui culmine à 654 m d’altitude.
Notre petit train est constitué de deux locomotives : Steeve et David. Je vous laisse deviner qui fait les wagons. 2 locomotives ça marche bien, il y en a toujours une pour accélérer la cadence et elles ne tombent jamais en panne en même temps. Ce qui fait que le train avance toujours aussi vite…et les wagons s’accrochent derrière comme ils peuvent !
Sousceyrac est franchie. Sur le plateau le vent nous pousse, les gars ne relâchent rien et maintiennent une bonne allure. Je reste en retrait à mon rythme sans gaspiller trop de cartouche avant d’attaquer la descente de Saint Céré pendant 10 km. 10h15, nous avons accomplie 110 km et nous sommes en avance. Fabien nous quitte…Il a rendez-vous à Biars. Nous ne sommes plus que quatre. Nous continuons et traversons la Dordogne en direction des Quatre routes.
Steeve et David veulent profiter du vent dans le dos pour rouler. Je grimace car un rythme à 30 km/h me suffirait grandement au vu de la chaleur qui arrive et du menu qui se présente devant nous. Je respecte leur choix et ne veut pas freiner le groupe. Mais je ne prend aucun relais et continue à bien m’alimenter. Christian tourne bien les jambes. Les ventres gargouillent et l’heure du sandwich jambon beurre version XXL a sonné !
Maintenant il fait chaud et nous reprenons la route en direction de la bosse de Sarrazac. Les groupes de niveaux se constituent naturellement dans les ascensions. Je suis content car je suis plus à l’aise que l’année dernière sur ce même secteur. Le paysage devient aride. Nous sommes sur le causse et venons de passer la moitié du circuit. Le vent devient gênant peu après Gignac. Steeve et David sont toujours aux commandes et ça ne faiblit pas. Nous franchissons le panneau de Souillac. Arrêt dans le même bar que l’année dernière. La terrasse est bondée. Tout le monde mange à l’ombre des parasols. Nos brefs échanges sur d’où nous venons et qu’elle est notre destination suscite tout de suite la curiosité des patrons de bar. C’est bien connu, Steeve aime bien discuter et connaît tout le monde dans le Lot. Justement, un de ses collègues de travail se trouve au comptoir…incroyable !
Il est 13h et nous repartons en direction de Gourdon. Nous quittons la vallée de la Dordogne.
Les 15 km de faux plats montant entre le Roc et Gourdon sont avalés vaillamment par nos 2 locomotives. Je freine car le rythme est encore trop soutenu pour moi. Je préfère m’économiser dès que la pente s’élève, sous peine de payer une addition lourde dans quelques kilomètres. Il nous reste 120 km et la chaleur devient limite supportable. Je m’arrête au bistrot de Gourdon pour refaire le plein des bidons. Finalement l’équipe rebrousse chemin et d’un commun accord nous nous accordons une pause fraîcheur. Je craque pour un galopin !
La route est belle maintenant et le vent est plutôt favorable. Les 2 locomotives continuent leur festival. Derrière ça gère avec les moyens du bord. Une succession de toboggans se dressent devant nous après Cazals. Je connais bien la route et mouline, mon 25 voire 28 dans le passage de Moncléra. Pour le moment et malgré les conditions, je n’éprouve aucune douleur ni aux pieds, ni aux genoux. Ça me rassure car c’est d’ordinaire un point faible depuis quelques années. David monte les bosses à bloc et revient systématiquement nous chercher…puis il repart devant ! Il me fait penser aux allers et venues incessant d’Isis (ma border colie) quand on se promène en campagne ! Nouvelle pause fraîcheur à Frayssinet le Gélat. Christian ne peut plus rien avaler. Il nous reste 22 km de faux plats descendant pour rallier Fumel. Avec Christian, nous n’avons pas le choix que de suivre le rythme élevé de nos compagnons. Le vent nous pousse certes, mais un 29/30 km/h nous aurait parfaitement convenu… On ne prend toujours pas de relais et visiblement ça ne les dérange pas !!! Le petit talus pour entrer dans Fumel est délicieux…Le soleil tape sur les rochers quercynois et une chaleur pesante nous saisie dans la vallée du Lot. Une boulangerie est ouverte à la sortie du village. Ni une ni deux tout le monde s’arrête. Au menu, coca, ice tea, eau fraîche et sandwich jambon beurre !
Il est 16h30 cela fait 10 h que nous sommes partis et nous avons parcourus 260 km. Nous repartons après 30 minutes d’arrêt sous une chaleur accablante. Fabrice nous rejoindra en moto à Castelnau Montratier. Ce secteur est délicat, car il s’agit d’une succession de bosses durant 50 km avec un vent contraire. C’est difficile pour Christian qui avance sur la réserve. Steeve prend un petit coup de chaud. Je continu de gérer mon effort et David essai toujours de claquer un KOM !!! Chacun monte à son rythme et les bidons sont déjà chauds à St Matré.
On file vers Montcuq. Je reste avec Christian qui lutte courageusement dans une énième bosse. La plage du lac de Montcuq est remplie de baigneur. Ça donne envie mais pas le temps de barboter. Malgré notre avance sur l’horaire prévisionnel.
Il reste une côte avant de rallier Castelnau-Montratier. David m’emmène dans sa roue et me fait monter le coeur dans ces ultimes kilomètres. J’attend Christian pas loin de Lascabanes. Nous coupons les vallées et il faudra finallement escalader 2 autres cotellettes ! Christian dit stop et éprouve le besoin de souffler. Nous nous arrêtons à l’ombre d’un cyprès à moins de 10 km du prochain arrêt. Fabrice nous retrouve en moto et Christian jette l’éponge. Je file pour retrouver les 2 locomotives. David a rebroussé chemin et Steeve se refait la cerise au SPAR du village.
Après avoir bien mangé sur le parking, nous nous apprêtons à partir sachant que Fabrice se charge de récupérer Christian. Le téléphone sonne et la nouvelle tombe, Christian est remonté sur le vélo. Quel gaillard. Cette attitude me plaît beaucoup, car je me reconnait lors des grandes défaillances où il faut tout simplement faire preuve de patience en laissant passer l’orage. Il nous reste 20 km sur un plateau sans grande difficulté. Le vent de côté ne nous freine pas tant que ça. Steeve veut finir vite (la moyenne sera belle !). Christian revient bien car nous roulons à 28 km/h. Nous retrouvons Fabrice qui joue les photographes.
Voilà, c’est fait nous arrivons à Lalbenque à 20h00. Concernant les chiffres, ils nous aura fallu 14h00 dont 11h30 à rouler pour boucler les 330 km de ce Tour du Lot. Le dénivelé est proche des 3500 m. Ma moyenne est de 28,7 km/h, les locomotives flirtent avec les 30 km/h.
Une sacrée virée et un regret que notre ami Fabrice n’est pas pu nous accompagner. Le rythme imposé par Steeve et David était un peu dur à digérer et il fut impossible de les raisonner pour baisser l’allure. On connaît les bonhommes, on pouvait s’y attendre ! Au final tout le monde finit à bon port, relativement frais pour faire honneur au plat de lasagne concocté par Fani. Demain récup sur le canapé. Il parait que certaines locomotives ont encore du charbon dans le foyer, possible que vous les aperceviez sur le bord du canal ou perdu dans les garrigues de Montricoux !
Encore milles merci pour ce périple Nicolas, l’organisation était au top et le repas du soir 5 étoiles, merci à Fani
Une bonne virée entre copains c’était l’essentiel, Dommage il manquait la serpette, merci à lui pour le logement
Bravo pour votre périple. Ça donne envie de partir à la découverte de notre département. Et super reportage.
Super Nini, merci pour ce compte rendu et l’organisation de ce tour, j’en garderai un excellent souvenir…
Encore bravo les amis, c’est avec regret que je vous ai quitté mais il y en aura d’autres c’est sûr!
Chapeau bas, messieurs, et merci pour le récit, c’est comme si on y était !