400 de Cahors

Un pas de plus vers la qualification au PBP. Le 400 marque le début des sorties nocturnes aussi excitantes qu’inquiétantes…car il faut passer la nuit sur son vélo coûte que coûte ! Nous sommes encore loin de la pâtisserie qui nous attend au mois d’août et le menu est copieux ce wk…je vous livre la recette Quercynoise du 400 : prenez 32 cyclos aguerris, verser quelques gouttes de pluie, ajoutez une bonne dose de vent défavorable, agrémentez le tout par une équipe de bénévoles dévouées, remuez pendant toute la nuit à la lueur des loupiotes et vous obtiendrez le 400 de Cahors !

17h50 je brûle un feu rouge sur le boulevard Gambetta…pas bien certe mais je suis à la bourre pour le départ du 400.. 35 inscrits et ça grouille à la Barbacane. Daniel me donne le carton jaune. J’ai juste le temps de saluer quelques connaissances. Les Caussadais sont parmi nous ainsi que Francis Touzeau. Bernard Aussillou grimpe sur la superbe randonneuse Andouard spécialement conçue pour le concours des machines. Photo de famille et tout schuss dans la côte des Évêques.

Le ciel est menaçant mais la température plutôt douce. Comme pour le 300 je me porte devant pour rejoindre Fabien et nous prenons les commandes d’un groupe de 10 cyclos. Nous suivons les vallées du Lot et du Célé jusqu’à Figeac. Il ne pleut pas mais la route est détrempée et les projections de nos pneus nous arrosent. Arrêt pipi sur les bas côtés de la station d’épuration de Cabreret !

Il reste moins de 50 km pour arriver à Figeac. Nous sommes 3 à tirer le groupe à 30 km/h de moyenne, Georges Nonorgues nous prête main forte.  Nous comptons parmi nous un vélo couché.

La pluie menace vraiment mais nous sommes bénis…nous passons juste avant les averses…affaire à suivre !Un arc en ciel s’illumine au dessus des falaises.

Nous atteignons Figeac à 20h45. Le compteur affiche 29 km/h de moyenne. Je fais le plein au bar le Dayton. Accueil très sympa et je refuse la proposition du patron de verser du wishky dans mes bidons. Nous prenons 15 mn pour manger et nous habiller.

Notre peloton se disloque et chacun part de son côté. Nous sommes 4 à quitter la cité Champollion. Une bosse de 3 km nous attend pour atteindre Faycelle. Tant mieux car la vallée était bien plate depuis Cahors. Le crépuscule coiffe doucement la vallée du Lot que nous retrouvons à St Pierre Toirac. Il est temps d’allumer les phares…Le vent est favorable alors j’imprime le tempo sur cette portion roulante. Fabien assure les relais tandis que nos 2 compagnons ne bronchent pas dans nos roues. L’un vient de Seysse et l’autre de Périgueux. Le vélo couché nous dépasse dans la petite descente juste avant la bosse de Cajarc. Cette montée fait 4 km et petit à petit nous comblons notre retard et  retrouvons nos amis Caussadais qui étaient partis avant nous de Figeac. Le Périgourdin qui n’a pas pris un relais depuis le début du brevet se porte à l’avant et accélère dans la partie montante….nous ne comprenons pas bien la manœuvre avec Fabien… Voici Limogne, je connais bien ces routes vallonnées. Nous rattrapons Tristan Robichon du Véloce Club Montalbanais. Le profil est descendant alors les bosses se passent en rythme jusqu’à Caylus. La vallée de la Bonnette n’est qu’une simple formalité même si nous commençons à sentir le vent défavorable…

Il est 23h30 et une belle surprise nous attend au contrôle de St Antonin. Les bénévoles de Cahors Cyclotourisme nous attendent avec un ravitaillement 3 étoiles : soupe, sandwichs, saucisson, chocolat, pâte de fruit, brioche…

Nous repartons 25 mn plus tard. Même configuration, Fabien donne la réplique à mes relais. Nos 2 amis sont toujours sur notre porte bagage. Non loin de Bruniquel la pluie fait son apparition…mais à grosse goutte cette fois-ci.  On s’arrête pour bâcher dans le noir, sous la pluie…alors qu’un tunnel éclairé se trouve à moins de 500 m !!! 10 mn plus tard le vent nous sèche et la côte de Laval est avalé tranquillement. Le vent est maintenant de côté et bientôt de face…nous sentons bien qu’il ne compte pas tourner !

Nous progressons toujours tous les 4 et la nuit se passe relativement bien pour ma part. Mise à part des raideurs dans la nuque et la main droite un peu comprimée, je ne souffre pas. Je n’ai pas sommeil, la selle Fabric associée à mon cuissard Castelli est très confortable, le genou me laisse tranquille et les pieds vont bien…bref RAS. C’est vraiment un point positif de ce 400. Depuis le départ je m’alimente de gels Lucien Georgelin, des gommes Stimium, des petits croques monsieur maisons et de la boisson isotonique SIS.

Nous arrivons à 3h30 à Grenade au km 243, soit 25,6 km/h arrêt compris. La moyenne vélo est maintenant inférieure à 28 km/h.

Nous repartons de Grenade 30 mn plus tard. Nos arrêts sont très long. Nous prenons le temps de bien nous alimenter et nous couvrir car nous ressentons rapidement le froid dès qu’on s’arrête. Les Caussadais nous rejoignent. Ils roulent 2 ou 3 km/h moins vite que nous mais sont terriblement efficaces aux arrêts.

Nous luttons contre le vent de face. Pour le moment l’allure ne faiblit pas et nous sommes toujours 2 à assurer les relais. Le Périgourdin n’est plus avec nous, il ne nous a pas attendu à Grenade…

Soudain, un bruit de casserole stoppe notre élan sur le plateau de Cordes Tolosannes. Fabien surpuissant vient de casser un rayon sur sa roue avant. On desserre l’étrier de frein avant…ça ne frotte plus, il en est quitte pour rouler sans frein avant durant 120 km !

Notre compagnon Toulousain n’arrive plus à nous suivre dans les talus. Il décide de lever le pied et nous remercie de l’avoir abrité jusque là. Le jour se lève et nous languissons d’arriver au prochain contrôle de Castelculier. Je m’aperçois que nous sommes 3 à nouveau. Le Toulousain aurait-il retrouvé un regain de forme…non il s’agit du Périgourdin ! Il nous avait fait faux bond à Grenade et s’est arrêté dormir 10 mn.

Cyclo cross a St Nicolas de la Balerme où nous devons franchir un fossé à cause de travaux sur la route. J’avoue que l’on commence à fatiguer, il est 6h40, le jour est bien levé, nous avons parcouru 320 km et il fait faim.

Nous pointons à la Mie Caline de Castelculier à 7h00 après avoir parcouru 319 km en 13h. Notre moyenne vélo avoisine les 27,5 km/h. Encore un long arrêt de pratiquement 45 mn. Pizza au menu. Nous découvrons nos visages marqués par la nuit blanche…

Nous repartons avec le vent encore défavorable. La route est maintenant en faux plat montant pour atteindre le plateau du Quercy Blanc à Saux. La Périgourdin est avec nous mais ne prend toujours aucun relais. Pas grave nous sommes habitués. A Montaigu de Quercy, je suis à sec et nous faisons le plein des bidons.

Après 10 mn d’arrêt nous repartons avec Fabien à l’assaut de la bosse de Saux. Il reste 45 km à parcourir et nous avons un lièvre à reprendre car notre ami Périgourdin ne s’est pas arrêté. C’est motivant mais jamais nous l’apercevons en point de mire. Il s’est peut être arrêté quelque part…Nous connaissons la route par coeur et nous nous employons à finir sur un gros tempo.

 Il est 11h00 et nous arrivons à la Barbacane terme de notre 400. Nous avons bouclé le brevet en 17h dont 2h20 d’arrêt (soit 1h de plus que mon prévisionnel !) à une allure de 27,5 km/h. Surprise nous retrouvons le Périgourdin qui nous avoue avoir tout donné dans les 40 dernier km…voilà l’explication pourquoi il n’a pris aucun relais durant 360 km…il en gardait sous la pédale pour finir en tête !!!

Globalement ce fut un bon brevet, sans coup de fatigue et sans pluie ! je suis vraiment satisfait car nous avons bien roulé avec Fabien. Les arrêts étaient certes un peu long mais nous roulions sans pression et il nous fallait bien ça ! Le vent a corsé l’affaire et cela a permis de compenser le manque global de dénivelé (2100 m+).

Un grand merci au club de Cahors pour l’organisation au top et le ravitaillement très apprécié à St Antonin.

(2 commentaires)

  1. Bravo Nico, encore un très bel exercice de style qui fait la démonstration de tes qualités littéraires autant que sportives !

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