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Dernière virée dans les Pyrénées

Quand Fabrice alias la Serpette rameute les troupes pour une dernière virée dans les Pyrénées, on peut se préparer à troquer son pédalier compact par une triplette de la belle époque. Si tu aimes gagner des paquets de Pépito sur des circuits UFOLEP plat comme une planche à pain…ami passe ton chemin et n’essaies surtout pas de suivre la Serpette !

Sur le papier le programme est alléchant : départ d’Arreau, route des balcons, le col du Portet, les grands lacs du Néouvielle et surprise du chef…les Granges de Lurgues !!! 138 km et 4500 m+.  Bref du beau et du pentu !

Steevemachine, Christian, les 2 Philippes, Stéphane et moi ont répondu présent à l’appel de Fabrice. Il est 6h00 , la nuit est claire,  nous nous retrouvons sur le parking de covoiturage d’Albasud. Stéphane déboule de nulle part à vélo de peur de manquer de km d’ici la fin de la journée !

A la question combien de vélo peut-on rentrer dans la Steevemobile, la réponse est 5 ! Allez zou, tout le monde embarque, nous avons assez perdu de temps à discuter. Direction les Pyrénées, nous avons rendez-vous avec le Portet..


2 h plus tard, nous arrivons à Arreau. Christian sort le thermos. Il fait 13 °C et grand bleu au dessus des montagnes. La journée s’annonce belle.

Les 2 Philippes font le départ et échappent à la vigilance de Fabrice dès le km 0 ! Très rusés, ils empruntent la vallée pour se chauffer tranquillement avant d’attaquer le col du Portet. Derrière nous n’avons pas le choix que de suivre la trace de Fabrice. Tout à gauche, direction Lancon. Une belle grimpette de 4 km à 9%. De l’autre côté on aperçoit le majestueux pic d’Arbizon.

La route des balcons est à l’ombre et les descentes donnent la chaire de poule. Pas pour longtemps car le pied du col de Portet est imminent. La première partie emprunte les 7 premiers km de la montée du Plat d’Adet. Dès le départ, ça ne triche pas…la pente descend rarement sous les 9 %. Steeve imprime un tempo soutenu. Fabrice termine une conversation téléphonique et ne tarde pas à le rejoindre. Derrière je monte à mon train à 10 km/h. Christian et Stéphane ferme la marche à quelques encablures.

L’asphalte est superbe. La température idéale, à la limite de la chaleur. On se régale et on en prend plein les mirettes au fil des km.

Nous ne sommes pas seuls…La médiatisation de ce nouveau Géant des Pyrénées fait envie aux collectionneurs de cols. J’aperçois Fabrice et Steeve qui sont dans la deuxième partie après Espiaube. Christian et Stéphane ne sont pas loin derrière moi. La vue se dégage sur les vastes étendues du domaine skiable. Il me faudra 1h30 d’effort pour atteindre le sommet. Mon genou est douloureux…la fin de saison est difficile !

On pose pour la photo de famille et on file tout shuss dans la descente où la vigilance est de mise pour esquiver les vaches… Dans la ligne droite après Espiaube, je prend la position aéro pour taper un bon 83 km/h.

Maintenant il fait chaud, nous nous arrêtons à la fontaine de Soulan avant de filer vers la route des lacs.

Il est 12h15 et nous attaquons le faux plat montant de la vallée de la Neste jusqu’au village d’Aragnouet. Je laisse filer le train. Incapable de forcer…A partir de l’embranchement du village d’Aragnouet, la route étroite s’élève durant 13 km pour atteindre le lac de Cap de Long. Le parking de l’Oule est plein, temps idéal pour les randonneurs. Je fais l’élastique à distance avec Philippe et Stéphane. Mon compteur plafonne à 8 km/h et mon genou supporte très mal les lacets des Myrtilles !!!

Un seul objectif : atteindre le Garlitz, seul bar ou l’on peut déguster une bière avec une vue imprenable sur le Néouvielle. La-haut je retrouve Steeve, Fabrice et Christian. Le reste de la troupe a bifurqué au lac d’Orédon… Même à 2100 m d’altitude perdu dans la montagne, Steeve retrouve des Castelsarrasinois ! Il nous avait déjà fait le coup sur le Tour du Lot…mais là nous sommes bien obligés de reconnaître que Steeve connait tout le monde !!!

C’est pas tout mais nous ne sommes pas d’ici. Il faut retrouver le reste de l’équipe qui doit attendre de l’autre côte de la montagne sur les berges du lac d’Aubert. A proximité du barrage d’Orédon voici nos acolytes. Regroupement général. Philippe (pas Bodart !) a gravi les 4 km pour atteindre le lac d’Aumar. Paysage somptueux au cœur du massif du Néouvielle. Grand conciliabule au milieu de la route…que faisons-nous ? Certains veulent rentrer, Fabrice ne jure que par les Granges de Lurgues…bref les 2 Philippes descendent et nous décidons de monter… en pensant peut être qu’Aumar va nous tuer !

Belle récompense au bout de ce raidar à 14 % (Philippe nous avait prévenu !).

L’été indien nous laisse rêveur dans ce décor grandiose. Mais il faut rentrer…Tout le monde a sa dose et Fabrice a bien compris qu’il fallait faire une croix sur les Granges de Lurgues…

On slalome dans la descente technique, entre brebis et voitures au ralenti. A Aragnouet, on retrouve la large vallée en faux plat descendant (cette fois-ci). Le vent est de face mais la tentation est trop forte de faire chauffer le 48 x 14 de Fabrice ! Grosse partie de manivelle jusqu’à Saint Lary.

Nous arrivons à Arreau  vers 17h00 avec 125 km et 3800 m+. Stop la coupe est pleine n’en rajoutez plus ! Les 2 Philippes nous attendent et ont déjà apprécié la terrasse de l’Hôtel de France. La patronne est très serviable et nous accorde un pique nique type auberge espagnole…On remonte les cols en descendant quelques demi…un régal !

Clap de fin pour les Pyrénées. Il reste tout de même un gout d’inachevé…peut être les Granges de Lurgues. Après réflexion je me dit que nous avons inconsciemment fait exprès d’escamoter cette dernière grimpette pour se donner le prétexte de revenir une nouvelle fois mouliner dans la montagne !

 

 

(6 commentaires)

  1. Ça donne envie d’y aller. Mais je ne pense plus avoir les capacités pour le moment. Superbe photos et écrits.
    Merci pour ce reportage et surtout pour l’amour que vous avez des valeurs du cyclisme.

  2. Chapeau l’artiste, toujours aussi bien écrit !!!
    Bon résumé de cette belle journée de manivelles et j’espère bien qu’on ira les voir ces granges !!!!

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