Tour du Lot 2016

Bien assis derrière son écran, il est facile de tracer un circuit sur open runner. Le Tour du Lot est né comme ça. Mais voilà des mois que l’on repousse l’échéance de se frotter aux 340 km qui bordurent le Quercy. Je n’arrive pas à me résigner. Il faut faire ce Tour avant la fin d’année. Je l’ai tracé. Je connais les routes. Décision prise de tenter la boucle juste après mes congés d’été. Le beau temps est bien présent et les journées encore longues. Petit SMS aux irréductibles compagnons qui désireraient partager cette journée. Ils n’ont que 2 j pour ce décider….Fabien et Jean-Marie relève le défi ! Génial, cela me rassure car il sera plus facile d’évoluer à trois et puis Luchon / Bayonne nous a bien réussi tous les 3.

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Un départ en fanfare

Le départ est donné de la maison à 6h40. Nous nous élançons vaillamment sur le plateau de Lalbenque. Le vent n’est pas fort mais de côté. La campagne semble se dorer par les premiers rayons du soleil.

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Nous roulons de front. En effet les voitures sont très rares et nous en profitons. L’allure est modérée. Ce départ prudent nous convient bien. La route entre Limognes et Cajarc est casse patte. Les talus ne sont pas longs. Notre vitesse augmente doucement.

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Nous ne sommes pas Belge mais sommes tout de même de passage à Cajarc. La première grosse difficulté se dresse à la sortie du village. Bis repetita pour Fabien et moi qui avons emprunté cette même route 1 semaine plus tôt à l’occasion de la Vélotoise. La socquette est plus légère ce matin ! 

Voilà 2h30 que nous roulons. Nous atteignons Figeac à la moyenne de 27 km/h. Arrêt pipi à la sortie de la cité de Champollion. Apparemment un énergumène nous crie que nous urinons violet ! Nous l’aurions bien invité à nous rejoindre pour partager un bout de route….mais visiblement il paraissait bien pressé dans sa voiture !

On maintient le tempo à plus de 30 km/h pour remonter la vallée du Célé. La route est belle.

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Au bout de 8 km, nous tournons à gauche en direction de Latronquière. Il est temps d’avaler le gros pavé de la matiné. 20 km d’ascension sur une route sublime. Sur la crête, les faux plats permettent de relancer pour atteindre sans difficulté le point culminant de notre journée : le pas des Aubiniés à 654 m.

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Petit arrêt au bistrot de Latronquière pour refaire le plein des bidons. Le vent est favorable, on se régale. Nous sommes en avance sur notre plan de marche. Pour le moment la chaleur qui s’invite au bal n’est pas gênante.

Nous atteignons Souceyrac vers 11h avec 110 km au compteur. Il en reste une bonne vingtaine pour faire une première pause casse croûte chez les parents de Fabien à Biars sur Cère. Sur le plateau, on tourne à droite pour emprunter la longue et sinueuse descente de Cornac.

Nous retrouvons la civilisation à Bretenoux. Concert de Klaxon…ça bouchonne le jour du marché. Mme Delpy nous attend et nous reçoit comme il se doit. Nous sommes bien assis à l’ombre d’une terrasse et ne voyons pas le temps passer. 30 minutes d’arrêt…il faut partir maintenant.

Dans la fournaise

Dès les premiers coups de pédales, nous sentons une chaleur étouffante. La route est plate durant 28 km. Alors rapidement, nous prenons des relais courts pour imprimer un rythme efficace. Peu avant Turenne, au km 160, nous tournons sur la gauche pour escalader la bosse de Sarrazac (4 km). Je sens les jambes moins légères. Jean Marie à l’air plutôt efficace. Fabien lui ne laisse rien paraître ! Il faut atteindre Gignac. Il fait de plus en plus chaud. Nous continuons à bien rouler. Un arrêt est prévu à Souillac pour refaire le plein d’eau.

L’étape Souillac/Gourdon n’est en principe qu’une simple formalité. Oui mais cela fait un peu plus de 8 h que nous sommes partie pour couvrir 200 km et le compteur affiche une température de 37 ° !!!

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On baisse volontairement l’allure….mais il est déjà trop tard en ce qui me concerne ! L’insolation me guette. Du côté de Lamothe Fenelon Fabien accuse aussi le coup mais il va rapidement retrouver ses jambes. Nos pieds sont en feu. Au moindre talus, je ne peut plus suivre mes compagnons. L’après-midi va être longue.

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Arrivée à Salviac vers 16h30. Cela fait 9h40 que nous sommes partis. 230 Km au compteur. Jean-Marie et Fabien s’inquiètent pour moi… Je suis livide. Je ruisselle et j’ai du mal à rester debout. Je sais qu’il me sera difficile de redresser la barre. J’ai déjà connu une pareille défaillance sur un brevet de 600. Heureusement je peux compter sur ces 2 gaillards pour m’emmener. Sur le plat je me force à rester dans les roues mais dans les bosses….j’ouvre le parachute !

Jean-Marie crève de la roue arrière juste après Salviac. Il répare sans trop de difficulté. Preuve qu’il est bien lucide !

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On repart et je peste un peu. La route permet d’enrouler du braquet, mais j’en suis bien incapable et ne peut faire ma part du travail. Les bosses de la Bouriane sont intraitables. Nous arrivons à Frayssinet le Gelat et Fabien se porte à l’avant pour mener notre petit train à 33 km/h durant 15 km. Impressionnant. Il est en forme à quelques semaines de son Trail du GRP.

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FUMEL il faut manger !

270 km au compteur. Je trouve une boulangerie. Je suis à la limite du malaise quand je reste debout. Je ne peux avaler qu’un croissant. Fabien trouve un sandwich. Je file devant en sachant que les bosses se dressent devant nous pour atteindre Montcuq. Maintenant c’est sûr nous finirons à la nuit.

Fabien et Jean-Marie me reviennent dessus peu avant Mauroux. Je les libère car je traîne ma carcasse à 8 km/h dans les bosses. Il n’est pas exclu que je m’arrête là. Après discussion, ils acceptent de me laisser sachant que j’appellerai Fani pour me récupérer si ça ne va pas. En attendant on continu d’avancer.

A St Matré au km 300, je me résigne à ne plus poursuivre le circuit. Je ne suis plus que l’hombre de moi même. Après discussion avec Fani, j’opte pour un retour par Sauzet. La route est plate et le vent me pousse. C’est une bonne solution qui me permet de filer vers Cahors. Pour Fabien et Jean-Marie qui suive le circuit jusqu’à Castlenau-Montratier…c’est une autre limonade !

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21h15 je grimpe la côte de la Marchande à moins de 5 km de la maison. Fani est dèjà parti à la rencontre de Fabien et JeanMarie pour leur donner des chasubles et autres éclairages.

Je prend juste le temps de m’équiper pour la nuit et je file sur le circuit en sens inverse pour retrouver les courageux. Je me sens un peu gêné de les avoir abandonné.

Il est 22h quand nous arrivons à la Métairie Petite, terme de ce Tour du Lot. Une belle table est dressée en terrasse. Merci Fani !

Sous une météo caniculaire, Fabien et JeanMarie sont donc les premiers lauréats de ce Tour du Lot. Il aura fallu 15h25 (dont 13h30 de vélo) pour boucler les 350 km du circuit. Le dénivelé positif avoisine les 3600 m. Avec 20 km de moins au compteur et 3 sérieuses bosses en moins, j’ai réussi à rallier l’arrivée. Cet itinéraire bis était finalement une bonne option compte tenu de mon état mais laisse un gout d’inachevé !!!

D’avis unanime, le circuit est superbe et rendez-vous est pris en 2017 pour retenter la boucle.

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(2 commentaires)

  1. tout d’abord un grand merci a fani pour son aide sur les 20 derniers km de nuit et le repas tres apprecier.
    a voir ma tete a l’arrivee,on ne peut pas tricher,c’etait tres dur mais que ces routes du lot furent agreables en compagnie de mes copains nicolas et fabien.

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